On était alors loin d’imaginer que dans ce même Bénin, il y a un secteur, et pas des moindres, qui échappe à cette restriction opérée sur les libertés syndicales, à l’avènement du gouvernement de la Rupture. Le chef de l’État vient d’en faire l’amer constat avec la grève des contrôleurs aériens de l’Asecna du vendredi au samedi. Ceci sans compter la menace d’une reprise de la grève au bout de 10 jours, si les négociations n’étaient pas concluantes.
Dans certains pays comme le Togo, le Sénégal, le Niger, la Côte d’Ivoire, le gouvernement a anticipé en faisant réquisitionner le personnel par une décision de justice, même si des sources affirment que vu l’ampleur, les agents réquisitionnés dans ces pays n’ont pas répondu favorablement à l’appel. Au Bénin, le gouvernement n’a même pas essayé de faire une réquisition. Chose curieuse dans un pays où le droit de grève est limité au strict minimum. Le chef de l’Etat s’en est même vanté face aux investisseurs français. Comment alors comprendre qu’il soit resté sans rien faire ? Vraisemblablement, Patrice Talon n’a pas vu venir la chose.
Dans un communiqué, l’Usycaa a annoncé la fin de la grève, suite aux négociations. Le communiqué fait part de l’implication du 1er ministre ivoirien Patrick Achi sur instruction d’Alassane Ouattara qui a fait la promesse de porter les préoccupations des Contrôleurs aériens au niveau qui convient. Le ministre sénégalais des Transports se serait aussi impliqué pour avoir des contrôleurs un moratoire de 10 jours. Là encore, nulle part dans le communiqué, il n’est fait mention d’une quelconque implication du chef de l’Etat du Bénin, de surcroit président en exercice de la Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Uemoa. Sur toute la ligne, de la crise jusqu’à son dégel, on n’a pas senti Patrice Talon, le réformateur en matière de loi restrictive sur la grève.
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